Ms. Houda Ben Attia Sethom

Ms. Houda

Interview N°3

Ms. Houda Ben Attia Sethom, 42 ans,
Maître de Conférences en Systèmes Electriques, ENICarthage

Houda est maître de Conférences en Systèmes Electriques à l’Ecole Nationale d'Ingénieurs de Carthage. Elle a une expérience de plusieurs années dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, en Tunisie et en France.Après des études en Tunisie jusqu’au cycle supérieur, Houda a poursuivi son cursus durant quelques années en Europe avant de se réinstaller en Tunisie en 2003. Elle mène plusieurs initiatives de collaborations et d’ouverture sur l’international dans le cadre de son travail d’enseignante-chercheuse. Dynamique et passionnée par son métier, Houda a plusieurs messages qu’elle aimerait passer aux générations actuelles et futures qui envisagent de choisir un métier d’enseignant-chercheur. Découvrez le parcours de Houda plus en détails.
Racontez-nous quel est votre parcours et comment vous êtes arrivée à votre poste actuel ?

J’ai obtenu mon baccalauréat mathématiques en 1993 suite à quoi j’ai intégré l’IPEST puis l’ENIT en Génie Électrique en 1995. Mon diplôme obtenu en 1998, je suis partie à Toulouse à l’ENSEEIIHT pour un DEA en Génie Électrique. J’ai ensuite décroché une bourse pays en développement du CNRS pour un doctorat et donc choisi de faire ma thèse en co-tutelle jusqu’en 2003. A suivi le retour en Tunisie et mon mariage, j’étais partie pour une année et finalement je suis restée 5 ans! De retour en Tunisie, j’ai enseigné à l’INSAT pendant une année puis ai été recrutée en 2004 en tant que Maître Assistante à l’Ecole Supérieure de Technologie et d’Informatique devenue l’ENICarthage. Le dernier concours que j’ai passé était en 2013 pour être Maître de Conférences, mon grade actuel. La prochaine étape sera le grade de professeur.

Racontez-nous votre semaine type ?

Il n’y a pas vraiment de règle, mais pour ma part c’est à peu près la moitié de la semaine consacrée à l’enseignement et l’autre moitié à la recherche. Je donne priorité à l'enseignement mais c’est un équilibre important à maintenir. La recherche alimente l’enseignement et vice-versa. Je fais en sorte d’avoir au moins deux journées au laboratoire, je fais partie du Groupe de Recherche QehnA (Power Quality Research with Power Electronics and Advanced Control) du Laboratoire de Systèmes Électriques de l’ENIT. La semaine typique c’est aussi organiser les contraintes familiales par rapport aux contraintes professionnelles et inversement. Le jour où j’ai intégré que je n’étais pas la seule à courir dans tous les sens, cela m’a rassurée (rire)

Qu’est ce que vous aimez le plus dans la recherche scientifique et l’enseignement ?

Ce qui me passionne le plus c’est qu'il n y a pas de routine. C’est un travail qui évolue de par l’évolution scientifique et technologique, qui nous pousse à être up to date et à apprendre en continu. Et il y a la passion pour la science et la technologie en soi.

Ce qui rend mon métier encore
plus captivant et vibrant c’est
le contact avec les jeunes... On
sent qu’on est là pour passer le
maximum de messages et
former la jeunesse, lui
inculquer cette passion et cet
amour pour la recherche et la
science.

Interviews
Racontez nous votre expérience de mentoring de l’équipe de robotique pour la compétition internationale ?

L’ENICarthage et anciennement l’ESTI a participé à cinq reprises entre 2007 et 2014 à la compétition de robotique mobile “Coupe Devyanin” qui oppose des équipes d’étudiants d’universités à travers le monde . Il y a des vidéos très intéréssantes à regarder pour les plus curieux. Ces participations étaient un défi pour notre école parce que les autres équipes avaient une bien plus longue expérience dans ce type de concours.
Un des challenges de la compétition était que quelques minutes avant le début des épreuves, le cahier des charges était modifié pour vérifier la maîtrise des algorithmes développés et la capacité d’adaptation. Grâce à un esprit d’équipe et à beaucoup d’efforts, nous avons pu d’une certaine façon être des ambassadeurs de la Tunisie qui innove et qui s’adapte.
Nous avons remporté en 2014 ce championnat et plusieurs fois la médaille d’or dans une épreuve portant sur les feux de carrefour. C’est une médaille doublement symbolique puisque les feux de carrefours sont un défi de tous les jours en Tunisie (rire). Nous avons même remporté certaines épreuves contre des russes et des chinois grâce à l’ingéniosité du tunisien (rire).
D’ailleurs, je tiens à saluer tous les étudiants et enseignants avec qui j’avais partagé cette aventure exceptionnelle.

Quelle personne vous inspire le plus dans votre parcours professionnel et pourquoi ?

Mon grand père était inspecteur de l'enseignement secondaire, ma mère professeur. Leur dévouement, leur générosité, la passion qu’ils avaient pour leurs métiers m’ont énormément inspiré et marqué. Il y a une autre personne qui m’a beaucoup influencée mais qui n’est pas du domaine, mon père. Ce qui m’a marqué est le fait qu’il continuait à donner sans vraiment compter, jusqu'aux derniers moments où il pris sa retraite. Depuis mon plus jeune, je voulais être enseignante comme ma mère, c’était un peu comme une évidence, un modèle à suivre!!

Très simplement, le top
Essential... chaque femme a ses
pièces essentielles qui
correspondent à ses besoins de
garde robe de femme active.

Avez vous eu un conseil dans votre carrière qui vous a marqué ?

Au début de ma carrière, je vivais mal les désagréments liés au travail comme les articles non acceptés, les cours qui ne se passaient pas comme prévu, etc.. Cela me faisait souffrir.
Le conseil que j’ai eu était de dissocier l’état émotionnel du professionnel. Depuis que j’ai pris conscience de cela, je vis beaucoup mieux certaines mauvaises nouvelles. Je les vois plutôt comme quelque chose de positif, comme un message qui nous pousse à aller de l’avant, à aller plus dans la profondeur des choses.
Je prenais les choses trop à coeur. Pour rester lucide, pour garder la forme, il faut savoir prendre un certain recul, une certaine hauteur.

En parlant d’ouverture à l’international, on parle aujourd'hui d’innovation ouverte avec des partenariats de recherche avec des entreprises et universités tunisiennes et étrangères, Que pensez vous de cette approche ?

Cela ne peut qu’être enrichissant de s'ouvrir à des partenaires universitaires et industriels en Tunisie et à l’étranger. Durant mon expérience d’environ 15 années dans la recherche, l'université tunisienne a montré qu’à chaque fois qu’elle s’est ouverte, il y a eu une certaine complémentarité fort enrichissante et une belle collaboration. Dans un monde où on devient de plus en plus spécialiste dans les sujets de recherche, les partenariats et cette quête de complémentarité n’est plus une option mais une nécessité. Les collaborations avec des entreprises rendent la recherche scientifique plus concrète et montrent qu’elle peut être très impactante sur le développement économique, social et environnemental.

Quelle est votre pièce favorite de la collection et pourquoi?

Très simplement, le top Essential. La forme me correspond, le nom m’a beaucoup inspiré; chaque femme a ses pièces essentielles qui correspondent à ses besoins de garde robe de femme active. J’ai apprécié les déclinaisons couleurs en jaune et en bleu.

Interviews
Parlons hobbies, quel est votre passe temps favori ?

Entre ce que j’ai envie de faire et ce que j’arrive à faire, il y a un monde. Je suis une passionnée de musique, surtout orientale. Mes premiers pas étaient avec ma mère qui m’a accompagné pour apprendre des classiques très difficiles!! Je chante et j’ai la chance d’avoir un mari musicien, il est luthiste de niveau professionnel. Le fait de partager cet amour de la musique avec lui fait que nous partageons beaucoup de moments privilégiés. Je suis aussi une passionnée de cinéma et de voyages.
Je pousse mes étudiants à chercher à avoir des passe temps et des hobbies pour pouvoir aussi philosopher. Il n y a pas que le travail.

Quels conseils donneriez vous à vos étudiants qui veulent faire de la recherche scientifique ?

Lorsqu'on s’oriente vers une carrière dans la recherche et l’enseignement, il faut être passionné et faire preuve de patience et de persévérance. Ne pas croire qu’en faisant les choses rapidement, c’est le chemin de la réussite. J’ose aussi dire qu’il ne faut pas être très matérialiste et faire preuve d’une certaine générosité, aimer donner sans forcément trop compter.